Description
Les Cantiques spirituels
(extraits)
De la nudité intérieure et de l’abandon que nous devons faire
de nous-mêmes et de toutes choses Il me plaît de chanter à nouveau la nudité intérieure.
La vraie pureté est exempte de pensées.
Il n’y a plus de pensée, là où il n’y a plus rien de mien.
Je suis réduit à rien.
Quand on est arrivé à la nudité d’esprit, il n’y a plus de souci à avoir.
Nul mal ne saurait désormais me troubler.
Je me délecte tellement dans la pauvreté que je ne puis plus m’occuper des choses et des images qui m’entourent.
Que dis-je ? Le moi ne m’appartient plus, j’en suis dégagé, je suis libre.
Je suis réduit à rien.
Quand on est arrivé à la nudité d’esprit, il n’y a plus de souci à avoir.
Comment me suis-je délivré des images, me demandez-vous ?
Cela s’est fait quand j’ai trouvé en moi la véritable unité.
Mais qu’est-ce que la véritable unité ?
C’est quand rien ne m’a ému, ni l’adversité, ni le bonheur. (…)
Je suis réduit à rien.
Or, cet éblouissement m’a donné des forces sans mesure, car j’avais pénétré Tout.
En sa présence je ne puis pas vieillir.
Ma jeunesse, comme celle de l’aigle, se renouvelle sans cesse ;
tellement toutes mes puissances ont été éteintes et englouties.